La Ville de Côte Saint-Luc dévoilera une plaque, le jeudi 2 mai 2019 à 17 h dans l’espace vert en face du 6615, chemin Baily, pour rendre hommage au regretté Gérard Étienne, qui fut linguiste, journaliste, enseignant, défenseur des droits de la personne, en plus d’être un écrivain prolifique, auteur de nombreux poèmes, romans et essais.
« Gérard Étienne a habité Côte Saint-Luc les huit dernières années de sa vie et il est très approprié de souligner ses contributions sociales, humanitaires et artistiques, a dit le maire Mitchell Brownstein. La plaque installée sur le chemin Baily près du lieu de résidence de M. Étienne nous rappellera sa vie et son oeuvre, de ses jeunes années en Haïti à sa vie au Canada. »
Après le dévoilement de la plaque, la Bibliothèque publique de Côte Saint-Luc (5851, boul. Cavendish) présentera un événement textes et musique, à compter de 19 h à la bibliothèque – musique par le saxophoniste Jacques Schwarz-Bart et lecture par Philippe Régnoux.
« J’admirais Gérard puisqu’il apportait beaucoup à notre communauté, a ajouté Dida Berku, conseillère représentant le district où il habitait. C’est un réel privilège pour nous d’honorer son héritage en érigeant une plaque dans un espace public sur la route qu’il empruntait souvent avec sa famille à l’occasion du Sabbat et des fêtes juives. Cet endroit se trouve à mi-chemin entre sa maison et son lieu de culte, là où nos résidants peuvent maintenant lire et méditer sur ses difficultés et ses réalisations. »
En 1991, Gérard Étienne a reçu la médaille de l’Association des écrivains de la Guadeloupe. En 1996, le Conseil international d’études francophones lui a décerné le prestigieux certificat d’honneur Maurice-Cagnon pour sa contribution exceptionnelle au développement des études francophones dans le monde. Il obtient la médaille d’or La Renaissance Française, à Montréal en 1997. Il a également reçu le trophée Cator pour l’ensemble de son œuvre. En tant que membre de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), il a notamment travaillé pour le comité Langue et souveraineté en 2005 et 2006.
Gérard Étienne est né et a grandi en Haïti. À 13 ans, il écrit et interprète ses premiers poèmes à la radio. Deux ans plus tard, il quitte la maison. Il déménage à Port-au-Prince, la capitale nationale, et participe aux manifestations contre le régime despotique du dirigeant militaire Paul Magloire. Étienne est arrêté, emprisonné et torturé avant d’être relâché.
En 1958, Étienne commence une carrière de journaliste, d’enseignant et d’écrivain. En 1959, il participe à un complot contre le nouveau régime de François « Papa Doc » Duvalier; à nouveau, il est emprisonné et torturé. À sa sortie, Étienne publie rapidement quatre recueils de poésie et deux essais littéraires, devenant ainsi un leader culturel et littéraire dans son pays.
En août 1964, il s’envole vers le Canada en tant que réfugié. À son arrivée à Montréal, il enseigne et travaille comme journaliste. En 1965, il publie Lettres à Montréal, son premier livre canadien. Il continue de publier et son œuvre est traduite en anglais, en portugais et en allemand. En 1967, il épouse Natania Feuerwerker qu’il avait rencontrée à l’Université de Montréal. Le couple a eu deux enfants, s’installe à Côte Saint-Luc et devient membre de la Congrégation Tifereth Beth David Jerusalem.
En 1968, Étienne obtient un baccalauréat ès arts de l’Université de Montréal et, en 1974, un doctorat en linguistique de l’Université de Strasbourg. À partir de 1971, et jusque sa retraite en 2001, il enseigne le journalisme à l’Université de Moncton. Il a aussi écrit une rubrique pour Le Devoir. Tout au long de sa carrière, il continue sa lutte pour un changement démocratique durable dans son pays natal, Haïti. Il est décédé le 14 décembre 2008.